dimanche 12 juin 2011

Kaine

<Qu'est ce que tu glandes, le vieux?>
Il reconnut la voix du ganger qu'il avait contourné pour entrer.
<Vous n'aviez pas à l'abattre.> dit Kaine sans se retourner. <C'était un bon chien, il n'aurait fait de mal à personne.>
Kaine entendit un glissement puis un clic, le bruit caractéristique du levier d'armement d'un MP-5 s’enclenchant en position de tir.
<Ferme ta gueule> grognât le ganger. <Choppe ton link et sort de là. Faut qu'on fasse affaires.>
 La vision de Kaine s’embrouillât, il sentit dans son dos une vieille démangeaison qu'il avait presque oubliée. Il avait supporté un tas de merdes au fil des années, mais là, c'était trop. Ces petits connards ne respectaient rien. Se repasserait bientôt le même foutu bordel, encore, encore et encore.
 Kaine se leva évitant tout mouvement brusque. Plutôt que de se retourner, il fit un pas en direction de la table de nuit. 
<J'ai besoin de mon médicament.> dit-il, tendant la main vers le tiroir.
<Sors de là !>
Faisant toujours face à la table de nuit, Kaine s'immobilisa mais continua de parler, sa voix calme et grave, <j'ai besoin de mon médicament pour le cœur. Si je meurs, qui va effectuer la transaction?>
Le ganger pris un long moment pour penser à tout cela. Kaine lui donna le temps de réfléchir.
Kaine ouvrit le tiroir et mit la main à l'intérieur. Tournant sa paume vers le haut, il tendit les doigts et se saisit de l'Ares Predator paume vers le haut, qu'il gardé fixé là avec du MagnoTape.

D'une rapide commande mentale dont il ne s'était pas servi en presque huit ans, Kaine enclencha ses réflexes câblés. La secousse dans son système était en partie une douleur atroce et en partie extatique. Le monde se ralentit à l'extrême alors que son corps était arraché au royaume de la perception humaine normale pour entrer dans un monde où les nanosecondes s'étendaient suffisamment longtemps pour qu'un clignement d'yeux devienne suffisamment longtemps pour qu'un clignement d'yeux devienne un évanouissement temporaire.

En se retournant, il vit que le ganger était câblé lui aussi. Il avait très probablement un de ces nouveaux câblages de chez Mitsuhama. Deux fois plus rapide et la moitié du coût de l'antique système de câblage Renraku que Kaine portait. Le ganger ouvrit le feu de sa mitraillette, mais Kaine se laissait déjà tomber en position accroupie. Le torrent de balles perfora le mur derrière lui, coupant en deux sa peinture préférée, les Chiens jouant au poker. Le ganger était tout en rock, rien en roll. Comme un étudiant d'auto-école derrière le volant d'une Lamborghini

Tout en tombant au sol, Kaine leva le Predator, fit sauter la sécurité et pressa la détente, deux fois.
Deux coups de tonnerre rugirent. La première balle atteignit le ganger au milieu de la poitrine et le fit reculer, ses bras volant devant lui. La deuxième cartouche le toucha juste entre les deux yeux, rejetant en arrière la nuque du ganger et recouvrant la pièce derrière lui d'un dessin qui aurait rendu Jackson Pollock jaloux. Kaine avait déjà traversé la chambre avant que le corps ne heurte le sol. Son chapeau s'envola, révélant sa coupe la brosse, ses cheveux dressés droits sur la tête, qu'il portait depuis qu'il avait servi chez les UCAS Marines dans les années 30. La seule différence était que ses cheveux s'étaient fanés en un gris acier au fil des dernières décennies.

Kaine s’arrêta près du corps et examina le cadavre.
<On peut piquer les trucs auxquels un homme tient. On peut faire cramer sa maison. On peut même prendre sa vie. Mais jamais au grand jamais, on ne déconne avec son chien.>

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